« Thank you Europe », a publié Edward Snowden dans un « tweet » quelques heures après que la Cour de justice de l’Union européenne eût rendu son arrêt dans la désormais célèbre affaire Max Schrems. Cet arrêt illustre et complète avec bonheur une démarche récente de la Cour de justice, qui a rendu coup sur coup des arrêts promis à la postérité jurisprudentielle et construit par là même un solide statut de protection pour les données à caractère personnel. Il est exemplatif également des
difficultés posées par le partage du contrôle de la protection des données entre l’Union européenne
et les États-Unis. Si cette « coresponsabilité » a été consentie par l’Union dès l’instant qu’elle a autorisé le transfert des données vers les États-Unis, encore faut-il que la protection assurée outre-Atlantique corresponde au standard exigé aujourd’hui par le droit primaire de l’Union, essentiellement la Charte des droits fondamentaux. La Cour de justice procède ici à une évaluation minutieuse de cette protection, à la conclusion sans appel.
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Revue des Affaires Européennes 2015/4, pp. 699-712